L'HISTOIRE DU PERSO
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Le Canada, Vancouver accueille un petit garçon un beau jour du mois de juillet de l‘année 1984. Les parents du petit Ezeckiel sont heureux de voir leur deuxième fils venir au monde, même si sa mère dira plus tard qu‘elle n‘a jamais eu aussi mal de sa vie qu‘en mettant au monde cette petite tête brune. A croire que dès la première seconde de son existence, il était prêt à en faire baver à ses parents. Et ce n’est pas tout à fait faux. Il n’était pas un mauvais garçon, il était juste difficile à canaliser, tout simplement. Le total opposé de son frère aîné, qui était sage, studieux, sérieux… Pas que le jeune Ezeckiel soit un jeune homme bête et paresseux. Il préférait juste mettre le souk, enfreindre les règles, faire ce qu’il voulait sans se prendre la tête avec les conséquences qui ne tardaient jamais à arriver. Apparemment, ses parents ont vraiment bien choisi le prénom de cet enfant, Ezeckiel signifiant en hébreu : « Dieu rend fort ». Effectivement, Dieu l’a rendu fort chiant ! S’il y avait bien quelque chose qui l’irritait, c’était l’autorité. Depuis tout petit, il a, ce qu’on appelle, l’esprit de contradiction. Il n’y peut rien, c’est dans sa nature. Il faut qu’il montre à tout le monde qu’il est là et qu’il ne se laissera pas faire. C’est sa manière à lui de s’affirmer, de se faire respecter. Autant dire que cela ne marchait pas trop avec ses parents, et encore moins avec son père qui n’était pas prêt à se faire marcher sur les pieds par un môme de 5 ans.

Enfin, il s’est tout de même assagit avec les années, et surtout avec l’arrivée de ses petites sœurs. La famille Petterson compte au total trois garçons et deux filles. Ce ne fut pas la petite maison dans la prairie tous les jours, mais dans l’ensemble chacun eurent une enfance agréable. Ils ne manquaient de rien, même s’ils n’étaient pas les plus riches au monde. Mais c’était bien suffisant. Les parents travaillaient beaucoup et les deux frères aînés prirent en charge la sécurité, l’éducation, ainsi que la surveillance des plus petites. Ezeckiel a toujours été très « famille » si l’on peut dire. Sa famille, c’est sa vie ! Il est extrêmement protecteur quand il s’agit des membres de celle-ci. Il prend son rôle de grand frère très à cœur, et tout le monde sait qu’on peut compter sur lui en cas de besoin. Son enfance fut assez normale, une fois qu’il comprit que cela ne servait à rien d’attaquer les autres de but en blanc. Ce n’est pas pour cette raison qu’il est devenu fort diplomate, et généralement quand il a quelque chose à dire, il le dit sans demi-mesure. Il peut, des fois, paraitre bien cru dans ses paroles, parce qu’il n’est pas du genre à peser ses mots, mais personne est parfait, alors on l’accepte ou pas. Il n’est pas non plus du genre à se prendre la tête pour des petites choses, et il en va de même pour les personnes qui n’en valent pas la peine.

Il suit une scolarité normale, n’étant pas le premier élève de la classe, mais cela ne l’empêche pas de mener une scolarité acceptable. Même à l’âge de 13 ans, quand il déménagea avec sa famille à Chicago après la mutation de son père pour le travail, cela ne le dérangea pas plus que cela. Bien sûr, quitter ses amis, ce ne fut pas très facile, mais il s’en fit rapidement d’autres, étant très sociable. La preuve, qui peut en agacer plus d’un, c’est quand il se retrouve dans un endroit et qu’il y a quelqu’un, il ne peut s’empêcher de faire la conversation, n’appréciant pas vraiment le silence. En même temps, il n’a pas été élevé dans une ambiance silencieuse, il y avait toujours quelqu’un dans les parages. Enfin depuis tout petit, il se consacre au sport, et plus précisément le football, une grande passion. Il trouve quelque chose en quoi il est vraiment doué, et qui lui permet de se défouler. Il obtient une bourse qui lui ouvre les portes d’une prestigieuse université. Il se met à étudier le journalisme, il a alors l’envie de devenir présentateur sportif. C’est en deuxième année qu’il se blesse gravement au genou lors d’un match décisif. Il ne peut finir le match, démoralisé. Mais quand il apprend qu’il ne pourra jamais rester à son niveau avec son genou amoché, il tire un trait sur le sport. Il se réfugie dans les études pour être le meilleur journaliste sportif, même si cette période fut très dure pour lui. Il continue de jouer mais pour le plaisir, il quitte l’équipe, se faisant une raison, malgré la difficulté.

Les amis, les amours, la famille, tout va plutôt bien de ce côté-là. Des choses qui l’aident à traverser des périodes difficiles. Avec les filles, il n’a jamais eu vraiment de problème. Il sait qu’il plait, et il s’en amuse un peu, mais c’est l’homme d’une femme. Il a beau dire, c’est un grand romantique dans le fond, et il est plus heureux quand il est dans une relation stable, que lorsqu’il enchaine conquête sur conquête. Sa plus longue relation dura 4 ans. Une jolie américaine qu’il rencontra à l’université. Et les choses devenaient réellement sérieuses, car le jeune homme l’avait même demandé en mariage. Mais tout cela, c’était bien avant ce jour funeste… Un jour qui restera gravé dans sa mémoire, comme dans celle de tous les survivants.

C’était un mardi, il s’en souvenait comme si c’était hier. Il était parti passer un entretien d’embauche, un parmi tant d’autres, car il avait beau être doué pour ce qu’il faisait, il n’était pas le seul et ce secteur était plus ou moins fermé. Surtout que lui se débrouillait sans piston, et cela réduisait ses chances de trouver un travail. Mais il ne baissait pas les bras. Après ce rendez-vous, il était directement rentré chez lui, dans l’appartement qu’il partageait avec sa fiancée Eva, mais elle n’était pas là. Ce qui n’était pas inhabituel en soit, vu que la jeune femme rentrait souvent bien tard de son nouveau travail, s’y impliquant entièrement. Ezekiel s’était donc occupé le reste de sa journée, jusqu’à ce qu’il reçoive un coup de fil. Voyant le prénom de sa chère et tendre, il décroche le sourire aux lèvres, apparemment heureux de pouvoir lui parler, mais tout ce qu’il entend à ce moment-là est une voix saccadée. La voix de la jeune femme est méconnaissable tellement elle est habitée par la peur. Avec peine, elle parvient à lui expliquer qu’elle est dans sa voiture, qu’elle a renversé un homme et que la voiture est partie dans le ravin. Elle n’arrive pas à sortir de la voiture. Il lui dit alors de se calmer, et il lui demande où elle est pour qu’il aille la chercher immédiatement. Mais à peine eut-elle le temps de lui dire le nom de la route qu’elle se met à crier « Oh mon dieu ! Il approche, il approche… » Ce sont les derniers mots qu’elle prononça, avant qu’il n’entende des hurlements et puis plus rien. Il se précipite donc dehors mais l’ambiance de la rue n’est plus la même déjà. Des gens hurlent, courent tentant d’éviter des débris, demandent de l‘aide en tentant de fuir. Il y a du feu un peu partout, tout est sens dessus-dessous. Mais lui ne pense qu’à une chose, il monte dans sa voiture et roule. Ce soir-là, il ne retrouva pas sa petite amie, il ne retrouva pas sa famille, il ne retrouva pas sa maison. Et sa vie changea du tout au tout. Il changea également.

Trois longues années se sont écoulées depuis ce jour-là. Trois années où il a vécu tel un solitaire, vivant de ce qu’il pouvait, de ce qu’il trouvait, tuant sans relâche pour une seule chose : sa survie ! Il avait tout perdu et pourtant, il continuait ce combat. Pourquoi ? Quelle raison ? Il ne le sait pas lui-même… C’est juste l’instinct de survie qui prime. Il est devenu un chasseur hors pair, il ne recule devant rien, n’a peur de rien. Il a du s’habituer à vivre tout seul. Il n’a rencontré que très peu de personnes encore humaines, mais à chaque fois elles ne s’en sont pas sorti. Il croyait être le seul être humain depuis une éternité à ses yeux, quand sa route croisa celle de Caroline et de son frère. Quand il tomba nez à nez avec la belle brune, enfin plutôt quand il la sauva. Il n’en crut pas ses yeux, et eut pour seule réaction de l’embrasser, comme si l’espoir lui revenait. Et depuis, il fait la route avec eux deux, le frère de la jeune femme étant devenu un véritable ami à ses yeux. La vérité était qu’il en avait assez de faire la route tout seul, cela dit il gardait en lui cette crainte ultime qu’on lui les enlève. Ils sont devenus des piliers dans sa vie, une vie de galère, de luttes, et de sang, mais c’est tout de même mieux de ne pas avoir à la vivre tout seul...